Nuage
Publié à l'occasion des quarante ans de la mort de Django Reinhardt, le livre revient sur le parcours du guitariste. Différent encore de l’écriture de celui sur Albert Ayler (La Marseillaise, 1989), Nuage se présente comme une analyse rigoureuse, et presque sèche, de la personnalité et du style de Django, cela pour faire contraste avec l’imagerie traditionnelle du gypsie incontrôlable, illettré et désordonné. En 70 pages, Nabe qui s’est renseigné auprès de nombreux témoins ayant connu, vu jouer ou étudié Django (Alain Antonnietto, Roger Paraboschi, et son propre père, entre autres) truffe son hommage d’informations inédites sur le compositeur de Nuages qui n’ont pas été remarquées. La découverte, au moment de l’écriture du livre, d’un film bref et précieux montrant Django Reinhardt en train de jouer en 1937 à Londres, avec des plans sur sa fameuse main gauche atrophiée, ont permis à Nabe de faire une description technique et poétique du jeu de guitare du génie manouche. En revanche, sa critique acerbe du violoniste Stéphane Grappelli a fait s’éloigner de son livre bien des amateurs du Hot-Club de France, mais Nabe reste sur sa ligne, qui est plutôt noire, de défense d’un jazz strictement américain (Django Reinhardt étant une eÎption). La fin de l’ouvrage, narrant la mort de Django à 43 ans, fut jugée si bouleversante que le chanteur Pierre Barouh en a donné une version musicale.
La couverture du livre est une gouache originale du peintre François Boisrond. Renseigné par Nabe sur l’origine du « tube » de Django, Nuages, expliqué dans le livre, Boisrond a composé une seule image partagée en deux (quatrième et première de couverture) où l’on voit des Indiens qui, après avoir incendié la roulotte de Django (épisode réel mais transformé dans le monde du western qu’appréciait le guitariste), s’en servent pour lancer des nuages de messages dont l’un, plus massif (et pluvieux), surplombera le guitariste en train de jouer.
(Source : http://WikiNabia.com).