K.-O. et autres contes
Le livre compte vingt-sept contes. La plupart sont inédits et écrits dans l’objectif de les assembler à ceux qui ont été déjà publiés, notamment dans L’Infini (« Madame Narcisse »...), L’Idiot international (« Nativité mortelle »...), L’Imbécile de Paris (« Le coeur sur la paille »...), Le Serpent à Plumes (« La Clémence enchantée »...) ou même dans Max (« Reconversion »...). Chaque conte est illustré par un dessin au lavis réalisé par Vuillemin, le dessinateur est aussi l’auteur de la couverture (en couleur) illustrant le conte inaugural « K.-O. ». La présence du dessinateur hara-kirien ne fait que renforcer l’impression qui se dégage de la lecture de ces contes peut-être « bêtes et méchants » en tout cas hilarants. L’idée de Nabe, c’était également de recréer pour chaque conte un univers appartenant à un folklore particulier. Par exemple, les Indes pour « Un éléphant mémorable », l’Afrique pour « Baoumba Oui-Oui », ou le Far West pour « Duel nul ». Toutes ces histoires peuvent s’apparenter à celles de Villiers de L’Isle-Adam ou d’Ambrose Bierce, ou d’autres conteurs dont les noms apparaissent en clins d’oeil au détour d’un décor ou d’un personnage.
Les formes aussi sont variées puisque le narrateur peut aussi bien être le rédacteur d’un journal intime ou un chercheur ayant découvert un article scientifique qu’il produit en guise de conte. Il est facile de remarquer que le monde animalier est l’inspiration principale de ce recueil marqué par la férocité et le combat entre l’homme et la bête (voir « L’alligator est inhumain », « Le Dernier Abordage du Glabok » ou « Boucherie féérique »). Relativement intemporels, les contes de Nabe se passent dans un espace et un temps où le symbole qu’ils mettent à jour, au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, leur donne paradoxalement toute leur noirceur. Les thèmes religieux ne manquent pas non plus (« Un ange trépasse », La cérémonie du Floutchouk »). Mais c’est l’aspect sexuel de la plupart des contes de K.-O. qui sera difficilement supportable à certains : le dépucelage d’un homme par fécalité féminine, la vengeance d’un prince chinois sur son favori par sodomie digitale ou la découverte au milieu de la jungle d’un clitoris géant... Enfin, c’est l’humour (« Tristesse sur un avant-bras »), plus encore que la mort (« Balle de neige »), qui prime dans chacun de ces vingt-sept récits à la logique aussi implacable que cruelle.
À noter :
K.-O. et autres contes a bénéficié d’un tirage de luxe à 27 exemplaires sur grand papier.
À ce jour, aucune exposition ne s’est tenue pour montrer les dessins originaux de Vuillemin exécutés sur un grand format. Pour être complet, il est à signaler que Vuillemin a choisi un critère original : au lieu d’illustrer le conte dans son thème global, il a prélevé dans le texte une phrase qui n’explicite pas tout le conte et c’est elle qu’il a illustrée. Sans se soucier de spoiler le dénouement, Vuillemin, presque au hasard, a choisi un bout du texte de Nabe comme une sorte de légende à son dessin qui se lit ainsi à plusieurs niveaux, à la fois de compréhension du texte et du dessin lui-même.
(Source : http://WikiNabia.com)