Jamais traduit en français, difficile même à trouver en Angleterre, où il était resté longtemps indisponible, ce récit autobiographique constitue pourtant l'une des clés essentielles de Henry James où l'art du maître atteint des sommets d'analyse et de subtilité psychologique tout à fait extraordinaires.

On y découvre un Henry James inattendu, jeune flâneur épris de rêveries sensuelles, de visions et de réverbérations" aperçues comme au travers d'une boule de cristal et qui recouvrent ses années d'enfance et d'adolescence jusqu'à l'âge de 15 ans.

Une des dernières grandes œuvres de James, publiée en 1913, l'année même où Proust fait paraître à compte d'auteur "Du côté de chez Swann", ce livre représente l'introduction d'une entreprise autobiographique pour laquelle l'auteur n'a jamais conçu ni retenu de titre général.

Hormis ces Mémoires, James publia un autre volume en 1914, "Carnet de famille" (Rivages/Poche n° 392), et un ultime volume, incomplet et inachevé en 1917.

Cette œuvre de méditation qui ébauche une théorie de la mémoire, a été composée dans la hantise de William James, le frère tant aimé et le célèbre philosophe qui venait de mourir en 1910.

Henry James s'aperçoit alors, que lui, l'écrivain célibataire, est le seul survivant d'une grande famille américaine au destin eÎptionnel qui était son seul continent.

D'où ces "réminiscences" en cascade sur l'apprentissage d'une sensibilité d'écrivain dans le New York de 1850 ou le Paris du Second Empire et le souvenir d'un cauchemar, au Louvre, dans la Galerie d'Apollon, véritable métaphore de l’œuvre jamesienne, élégante victoire de l'artiste contre les forces qui le menacent (la force brute, la puissance, le succès ou la douleur de la maladie) et dont ces "Mémoires d'un jeune garçon" sont comme la superbe démonstration.

"Henry James nous entraîne dans d'infinies digressions du style et de la pensée, un jeu de facettes d'une richesse psychologique infinie (...) constamment révélateur de la quête de l'adulte à la recherche de l'enfant qu'il a été." (Nicole Zand, Le Monde).

"Une extraordinaire capacité à ressentir et exprimer les plus impalpables nuances des sensations et des émotions que James eÎlle à analyser et disséquer avec une subtilité que seul Proust égalera." (Bruno de Cessole, Le Figaro Littéraire)