Cousin et cousine
Comme je me proposais de retourner aux
États-Unis vers le milieu du mois de juin, je
résolus de profiter des six semaines qui me
restaient pour visiter l'Angleterre, que je ne
connaissais pas encore. Durant mon voyage en
Europe, j'avais toujours donné la préférence aux
vieilles auberges, qui, si elles sont parfois moins
confortables que nos immenses caravansérails
modernes, offrent à l'observateur des sujets d'étude plus fertiles en imprévu. À mon arrivée à
Londres, je m'installai donc dans une antique
hôtellerie, située assez loin du centre de la ville,
au milieu d'un quartier qui me rappelait l'époque
déjà classique du docteur Johnson. Le premier
soir de mon séjour, je descendis dans la salle à
manger, où je commandai mon dîner au génie
même du décorum, personnifié par un serviteur