Le Rhin
Il y a quelques années, un écrivain, celui qui trace ces lignes, voyageait sans autre but que de voir des arbres et le ciel, deux choses qu'on ne voit pas à Paris. Tout en allant ainsi devant lui presque au hasard, il arriva sur le bords du Rhin.
La rencontre de ce grand fleuve produisit en lui ce qu'aucun incident de son voyage ne lui avait inspiré jusqu'à ce moment, une volonté de voir et d'observer, fixa la marche errante de ses idée, donna un centre à ses étude, en un mot le fit passer de la rêverie à la pensée.
Le Rhin est le fleuve dont tout le monde parle et que personne n'étudie, que tout le monde visite et que personne ne connaît, que tout regard effleure et qu'aucun esprit n'approfondit.
Pourtant ses ruines occupent les imaginations élevées, sa destinée occupe les intelligences sérieuses; et cet admirable fleuve laisse entrevoir à l’œil du poète comme à l’œil du publiciste, sous la transparence de ses flots, le passé et l'avenir de l'Europe." (Victor Hugo).
Journal d'un voyage et d'une pensée, "Le Rhin" célèbre les noces du grand poète européen et du fleuve qui est à la source de ce continent. Griffonné dans les diligences, les auberges et au milieu des ruines, il donne à la religion romantique son lieu de culte et de pèlerinage.
Grand Livre méconnu du XIXe siècle, il reste la référence de tous les vagabondages au fil du Rhin.