L'insurrection parisienne
L’insurrection parisienne » est un extrait des Actes et paroles de Victor Hugo, publié du vivant de l’auteur, en 1876, qui rassemblent divers écrits (discours, articles, lettres), postérieurs au retour d’Hugo en France, après un long exil, depuis le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, en décembre 1851. Victor Hugo sera l’un des seuls écrivains français, à part Rimbaud (qui était peut-être à Paris au moment des événements) et Verlaine (qui honora Louise Michel) à témoigner d’une certaine sympathie pour la Commune, en tout cas, le seul à dénoncer la répression sanglante qui frappa les insurgés. Pour cela, il adopte à la fois la forme poétique et épistolaire.
« Paris est de droit commune, comme la France est de droit république, comme je suis de droit citoyen. La vraie définition de la république, la voici : moi souverain de moi. C’est ce qui fait qu’elle ne dépend pas d’un vote. Elle est de droit naturel, et le droit naturel ne se met pas aux voix. Or une ville a un moi comme un individu ; et Paris, parmi toutes les villes, a un moi suprême. C’est ce moi suprême qui s’affirme par la Commune. L’Assemblée n’a pas plus la faculté d’ôter à Paris la Commune que la Commune n’a la faculté d’ôter à la France l’Assemblée.