L'art et la science
Hugo d'emblée est gigantesque : il domine l'histoire, il observe le remous des siècles. Quand il cite les avatars les plus pittoresques de la science, il éprouve certes un bonheur d'encyclopédiste ; mais il y puise surtout une cadence, un rythme qui va s'amplifiant, une rhétorique cumulative qui tour à tour s'empare de patronymes et de termes scientifiques, les exhibe, les inscrit, les asservit comme pour donner à voir, dans l'instant même où le texte s'énonce, ce triomphe de l'art littéraire qui est sa visée ultime. C'est pourquoi ces pages, extraites du William Shakespeare, méritaient une édition séparée : elles constituent, de l'écriture et de Hugo, une superbe célébration !