Le Printemps de la Vie
Jacques était brun, Jean était blond. Ce sont des amis d'enfance. Ils sont intelligents, ils ont vingt ans en 1932, vingt-six ans aux accords de Munich. Jacques est riche. Jean ne l'est pas.
Finalement, rien ne tourne comme on croit : c'est Jacques l'homme sérieux. C'est Jacques qui trouvera les « racines qui manquaient tant aux jeunes gens de l'entre-deux-guerres en France, pays des fils uniques. Mon Dieu, qu'il est difficile de résumer en deux minutes ce qui vous a pris deux ans à écrire !
Qu'ai-je voulu montrer dans Le Printemps de la vie? Tout, bien sûr : le temps qui transforme les êtres, le destin, le monde, l'histoire qui transforme les civilisations, la jointure du monde d'autrefois et du monde d'aujourd'hui. J'ai voulu qu'on entende la voix de mes personnages, qu'on voie leur visage sans qu'il fût décrit. J'ai voulu qu'on respire l'odeur particulière de l'Occident en 1935.
Et puis je me suis fait plaisir. Je n'ai mis dans mon roman que des gens qui me plaisaient. L'un d'eux a vécu réellement. C'est la première fois à ma connaissance que cet homme admirable apparaît. dans un ouvrage d'imagination. Quoiqu'il ne soit pas nommé, je pense que tous les lecteurs le reconnaîtront. Les auteurs sont suspects quand ils jugent leurs oeuvres : c'est toujours la dernière qui est la plus réussie. Je me hasarderai cependant à dire que Le Printemps de la vie me paraît meilleur que tout ce que j ai écrit jusqu'à présent.
J. D.