Domaine public
Dans Domaine public, Jean Dutourd oublie ses contemporains en relisant les auteurs du passé : "Celui qui a pour principale lecture celle des auteurs morts n'a pour amis, voire pour interlocuteurs, que des hommes supérieurs. Il jubile avec La Vie de Rancé, de Chateaubriand : “C'est mystérieux et savant comme les derniers quatuors de Beethoven.” Il salue Paul-Jean Toulet, à propos des Œuvres complètes. Il “enfonce” Gide, Valéry, et quelques autres mastodontes." Il se réjouit en plongeant dans le journal de Boswell. Et réagit pareillement en ouvrant l'édition en trois volumes du Journal littéraire de Léautaud, Volupté de Sainte-Beuve, les romans de Kipling, la Vie de Rossini de Stendhal, Gobineau, Maurice Sachs, Conan Doyle, Vialatte ou Bernanos. On oublie trop souvent que Dutourd, célèbre pour sa causticité et ses tableaux de moeurs, a écrit l'un des plus beaux livres de critique littéraire du siècle, L'Âme sensible. Avec Domaine public, qui prend la suite d'un autre recueil de chroniques littéraires, Contre les dégoûts de la vie, il instruit, amuse et régale son lecteur. C'est un merveilleux professeur qui donne envie de partager ses plaisirs.