L'écrivain Sirieix
Sirieix, solitaire né en hiver, qui n’aime vraiment « la littérature, l’hiver et les paradoxes », est-il l’écrivain qu’il prétend être ? Et l’œuvre n’existe-t-elle pas seulement dans le rêve qu’il nourrit d’elle, à quoi il soumet sa vie tout entière, rêve prodigieux et dérisoire où il ne cesse de s’inventer ? La lumière qui baigne ce bref récit, écrit dans le respect amoureux de la langue, qui est « l’essence et l’assomption du paysage français », provient tout autant des ciels crus du Limousin qui influent de façon inaliénable sur l’esprit et le corps que de l’éclat sombre d’un personnage qui mêle la morgue à l’humilité, l’imposture à la vérité nue. Avec L’Écrivain Sirieix, Richard Millet poursuit sur le mode romanesque de l’autobiographie, mode qui lui est cher, une réflexion sur l’art et la sainteté qui tend toute son œuvre.