Mon livre surprise
La servante du passeur
Jürgen Doskocil, le passeur, manœuvre son bac entre les deux rives du fleuve. Les gens des villages ne l’aiment guère et se moquent de sa carrure d’ours… quand ils sont hors de sa portée, car ils ont peur de sa force bien qu’il soit le plus doux des hommes. Ils n’ont pas compris que sous son mutisme de bête sauvage se cache un cœur tendre. Ce qu’il rumine en passant l’eau ou en relevant ses filets est l’image d’un bonheur simple – un champ de blé fertile, un cheval, une femme et des enfants à son foyer.
Aussi sa joie est-elle grande quand Marthe Grotjohann devient sa servante mais, tandis qu’il tisse patiemment à sa manière paisible les liens d’affection qui doivent les unir, quelqu’un va s’acharner contre lui : Mac Lean, le prédicateur mormon qui, sous couleur de recruter des adeptes pour émigrer en Amérique dans « la Ville d’or », convoite – parmi toutes les brebis blanches – la plus belle, Marthe.
La sottise des gens du pays seconde Mac Lean dans le duel qui s’engage, éternelle lutte du Bien et du Mal traitée selon la manière envoûtante d’Ernst Wiechert, dont ce roman est caractéristique.