La Tombe du croisé
Depuis deux siècles, il y a toujours eu un Desmonde à la tête de la paroisse de Stillwater. En contemplant la belle demeure ancestrale, le recteur actuel songe avec satisfaction que Stephen, son fils aîné, maintenant que ses études sont finies, ne tardera pas à lui succéder. Aussi, quand le jeune homme, à son retour d'Oxford, décline cet honneur, cache-t-il mal sa colère et son chagrin. Stephen n'est pas un révolté. Pour plaire à son père, il accepte d'aller en stage dans une Mission à Londres, mais l'étroitesse d'esprit de ses supérieurs lui fait comprendre qu'il ne pourra jamais être prêtre. Son seul désir, son seul but dans la vie, c'est peindre. Il part pour Paris où se trouve déjà son ami le peintre Glyn. Son père lui accorde un an de grâce pour juger de ses possibilités. Au bout de ce délai, un artiste londonien - maître du style pompier - condamne ses travaux. Stephen refuse d'abandonner et c'est, fâché avec les siens, qu'il retourne en France pour obéir à une vocation impérieuse dont ne triompheront ni la misère ni le découragement - prenant place parmi ceux que l'on appellera plus tard les peintres de l'Ecole de Paris et dont A. J. Cronin raconte avec fougue la vie ardente et tourmentée.