Avec le dernier coup de cinq heures s'achève la garde de l'infirmière de nuit dans la salle K, la salle pour femmes du service de chirurgie. Après la toilette et le déjeuner des malades, elle pourra enfin secouer la lassitude de ce travail dont elle ressent la monotonie à en pleurer. Ne se passe-t-il vraiment jamais rien comme elle le déplore ou plutôt ne s’intéresse-t-elle pas à son métier ? Fanny Fanshawe, la surveillante, n’a qu'un coup d'œil à jeter sur son rapport pour connaître la réponse, que deux mots à dire pour la plonger dans la contrition, mais sa corvée est finie et la charge des malades incombe maintenant à Fanny. La tâche n'est pas mince : comment tirer du désespoir la jeune vitriolée du 13, annoncer l'amputation du 9 à sa mère, consoler le mari du 16 dont la trépanation est prévue pour ce jour-là? Or le chirurgien Selby n'a plus la main sûre...

Et Selby n'est pas le seul problème qui se pose à Fanny, il y a ceux du service avec la stagiaire Andross et Sally, la fille de salle, il y a les siens avec l'anesthésiste Preston. Si, finalement, une tragédie est évitée et une existence justifiée, c'est au docteur Barclay que le doit la salle K dont A. J. Cronin nous fait revivre intensément une journée dans ce Kaléidoscope.