Le jardin clos
J’ai construit ma première cabane dans la salle à manger. Six coussins ergonomiques, côtelés, imbriqués les uns dans les autres pour faire une allée couverte, un tumulus, un fourreau dans lequel me glisser. A l’abri. Caparaçonné. Etouffant. Suffoquant. Ô Freud de quoi pouvais-je bien me protéger ?
Puis il y a eu les cabanes en forêt, les campements itinérants, avec le patronage, sur les routes des Causses Méjean et des Gorges du Verdon, les habitats dépersonnalisés : chambres de d’hôtel, chambres de bonnes, appartements sommaires, équipés pour la dînette et les longues nuits d’ivresse et de vagabondages, à dormir là où tu tombes !
Dans ces moments d’égarement j’ai songé à tout plaquer. Sur le champ. Trop lâche pour me suicider j’ai rêvé d’ailleurs - meilleurs ? - J’ai habité l’espace d’un regard.