La Chambre d'écho
Ferenc est gravement atteint, souffrant d'un mal incurable à l'estomac. Pour Natacha, sa femme, follement amoureuse, écrasée aussi par le poids de la personnalité de son mari, cela n'enlève rien au désir. Par orgueil et par pudeur en même temps, Ferenc décide de s'isoler. Il quitte l'appartement conjugal, imposant à sa femme le téléphone pour seul contact. Un téléphone qui a valeur de chambre d'écho. C'est précisément dans cette voix, et cette singulière relation, que l'œuvre fait son lit. Démunie physiquement et sexuellement, Natacha connaît quelques amants. "Il y en eut de précautionneux, de tendres, de barbares, qui font l'amour sans trop de bruit ou, au contraire, dont le premier cri est strident." Au bout de ces relations, l'absence de Ferenc se fait plus douloureuse encore… Douloureuse mais libératrice… La Chambre d'écho est un livre sur l'appréhension de la maladie, sur le couple, l'absence et la consistance. Moins sur l'amour que sur le désir, celui d'exister : à travers l'autre, à travers le sexe. Régine Detambel voudrait interpeller son lecteur. Mais rien ne passe dans cette chambre, nulle émotion, nul écho. Sans doute parce que le récit est trop bien écrit, trop neutre et la phrase sans surprise, qui aligne ses mots, ses amants, bon gré mal gré, sans conviction. --Céline Darner