Portraits de la Révolution française
Non, Mirabeau ne mourut que de la haine du peuple. Adoré, puis conspué (...). Le peuple, dans les Tuileries, le demandant pour le pendre! Lui-même faisant face à l'orage, sans pouvoir être soutenu par une bonne conscience, mettant la main sur sa poitrine, et n'y sentant que l'argent reçu le matin de la cour... Tout cela bouillonnait ensemble, colère, honte, vague espoir, mêlés dans cette âme trouble. Un teint obscur, gris, peu net, des yeux malades et rougis, un commencement de pesanteur et d'obésité malsaine, des joues affaissées, tel était sur son cheval, montant lentement l'avenue de Saint-Cloud, atteint, blessé, non brisé, le violent Mirabeau. »
« Et quel peintre vous êtes! » s'exclamait Victor Hugo dans une lettre qu'il adressait à Michelet en juillet 1860.
Mirabeau, Marat, Robespierre, La Fayette, Louis XVI, Marie-Antoinette... La galerie de nos ancêtres, une série de portraits révolutionnaires, brossés par le plus grand peintre de l'Histoire.
Source : Le Livre de Poche, LGF