Guerres de religion
Il était temps, grand temps, que le protestantisme prît l'épée et avisât à sa défense. Il périssait certainement, s'il ne devenait un parti armé (...). La question suprême du temps éclatait dans sa vérité. Elle s'était révélée en Angleterre sous le terrorisme de Marie la Sanglante. En France, des ténèbres, elle jaillit par un jet de flammes comme un incendie souterrain. En face de ces grands signes, les rois allaient se reconnaître, cesser une lutte qui n'avait point de sens, s'avouer qu'ils étaient d'accord, qu'ils n'avaient d'ennemi que la liberté protestante, et tourner leurs efforts contre elle. Aux Pays-Bas, en Angleterre, en Italie, en Espagne et en France, au nord comme au midi, tout s'accorde pour l'étouffer. La Réforme française peut dire à ses enfants, comme le loup de la fable aux siens : Montez sur une montagne, et regardez aux quatre vents, aussi loin que vous pouvez voir, vous ne verrez qu'ennemis.