Périclès
Tragi-comédie écrite vers 1608, Périclès fait partie du cycle des dernières pièces de William Shakespeare avec Cymbeline, Le Conte d’hiver, La Tempête qui mettent toutes en scène de merveilleuses retrouvailles entre parents et enfants.
Shakespeare a utilisé comme d’habitude des sources diverses : œuvres d’historiens, de chroniqueurs, de poètes et superposé les plans métaphysiques, mythologiques, politiques et sociaux.
Dans cette romance, drame mélodramatique et merveilleux, on découvre les péripéties de Périclès, prince de Tyr qui va, comme Ulysse, voyager en Méditerranée et connaître des aventures extraordinaires : menacé de mort parce qu’il a découvert un terrible secret, vainqueur d’un tournoi et heureux marié, il va perdre sa femme en couches pendant un naufrage tandis que sa fille, confiée à des amis, lui est ravie par des pirates qui veulent en faire une prostituée. Accablé de chagrins, il erre sur la mer pendant que la Reine, qui était juste dans un état cataleptique ( !) est sauvée par des pécheurs puis devient vestale à Ephèse et que sa fille se fait reconnaître par lui, sage et toujours vierge ! Apprenant par une vision que la Reine est vivante, tout ce joli monde s’embarque pour Ephèse où la famille se retrouve. Enfin Périclès pourra régner à Tyr et goûter les joies du foyer recomposé tandis que sa fille épousera un ancien client du lupanar où l’on prétendait la faire travailler, converti à l’amour plutôt qu’à la luxure.
Jean-Louis Thamin a demandé à Bernard Manciet de traduire et d’adapter Périclès pour le Théâtre National Bordeaux-Aquitaine à sa langue torrentielle et baroque. Les deux styles s’épousent, se tissent en un .flot lyrique mais aussi cocasse et drolatique dans lequel, fidèle à l’esprit élisabéthain, Manciet ose les calembours, les jeux de mots et les allusions érotiques. Une grande rencontre par delà les siècles pour un feuilleton digne de nos épopées modernes.