Talleyrand ou le cynisme
Charles Maurice Talleyrand Périgord Évêque sous l’Ancien Régime, député en 1789, diplomate sous l’Assemblée législative, ministre des Relations extérieures sous le Directoire et l’Empire, ministre des Affaires étrangère sous la Restauration, et même président du conseil en 1815, et enfin ambassadeur à Londres sous la Monarchie de Juillet, le parcours de Talleyrand est fascinant d’intelligence politique. Il est, en outre, une suite ininterrompue de trahisons (contre le clergé, contre Napoléon, contre Charles X) et de reniements perpétuels pour réussir à s’accrocher au pouvoir et s’évertuer, quoi qu’il arrive, à durer.
“le diable boiteux” comme le nommait Napoléon est pour moi un des personnages de l’histoire de France le plus intéréssant. Durant tout ca carrière il travailla pour son seul profit, mais il arriva que a chaque fois c’etait également au plus grand profit de la nation francaise.
Cette biographie de Andre Castelot est pour moi la plus vivante, nous parcourons la vie de cet enigmatique personnage.
Mais qui etait donc Charles Maurice Talleyrand Périgord ?
Talleyrand (1754-1838), homme d’État et diplomate français, qui se distingua lors de la Révolution française et des guerres napoléoniennes, et joua un rôle déterminant lors du congrès de Vienne. Né le 2 février 1754 à Paris dans une illustre famille de la noblesse, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord se destinait à l’armée. Devenu boiteux à la suite d’un accident, il fut contraint d’y renoncer et, bien que sans vocation, s’orienta vers une carrière ecclésiastique largement facilitée par ses origines aristocratiques. Agent général du clergé de France à vingt-deux ans (1780), il continua à jouir à Paris de la « douceur de vivre » comme il l’écrivit dans ses mémoires, avant qu’il ne devienne évêque d’Autun en 1788.
Élu député de son ordre aux états généraux (1789), il adopta la cause de la révolution. Proche de Mirabeau, il se prononça dès le début des séances pour la réunion des trois ordres et joua un rôle décisif à l’Assemblée constituante dans la nationalisation des biens du clergé. Lors de la fête de la Fédération nationale (14 juillet 1790), il célébra la messe au Champ-de-Mars, invitant les prêtres de son diocèse à prêter serment à la constitution civile du clergé. Devenu chef du clergé constitutionnel, il fut déclaré schismatique par le pape et excommunié. Il renonça à la dignité épiscopale et se sépara peu après de l’Église. Sous l’Assemblée législative débuta pour lui une longue carrière diplomatique. Sa première mission le conduisit à Londres où il fut envoyé pour obtenir la neutralité de l’Angleterre. Adjoint de l’ambassadeur, il fut accusé, après le 10 août 1792, d’avoir intrigué pour le duc d’Orléans et compromis par la découverte des papiers secrets de Louis XVI. Ayant tenté en vain de se disculper, il repartit pour la Grande-Bretagne en septembre 1792, fut mis sur la liste des émigrés et tomba sous le coup d’un décret d’arrestation de la Convention. Expulsé d’Angleterre en 1794, il s’expatria aux États-Unis d’où il revint en 1796 avec sa maîtresse, madame Grand, qu’il épousa en 1803. Rayé de la liste des émigrés, bénéficiant d’un soutien de poids en la personne de Germaine de Staël, il fut nommé au poste de ministre des Relations extérieures par Barras, poste qu’il conservera après le coup d’État du 18 Brumaire qu’il avait appuyé, en dépit des accusations de malversations dont il avait été l’objet sous le Directoire.
Ministre des affaires étrangères de Napoléon Bonaparte, il fut l’inspirateur des articles organiques du concordat de 1801, et dirigea avec succès et habileté la politique extérieure de l’Empire. Rendu en 1802 à l’état séculier, il négocia les traités de Lunéville, d’Amiens, de Presbourg et de Tilsit, et devint un des grands dignitaires du régime. Immensément riche et vivant avec ostentation, il fut fait successivement grand chambellan (1804), prince de Bénévent, un véritable fief impérial mis à sa disposition (1806), puis vice-grand électeur (1807). Mais il se sépara de Napoléon Ier sur des questions de politique étrangère, et perdit son ministère dès 1807. En 1808, à Erfurt, Talleyrand poussa en secret le tsar à se dérober aux accords que lui proposait Napoléon. Ayant également intrigué contre l’empereur avec Fouché, il tomba en disgrâce en 1809. Il resta néanmoins membre du Conseil impérial, se vendit comme conseiller et comme espion à la Russie et à l’Autriche, et attendit son heure.
Chef du gouvernement provisoire de 1814, il contribua à faire voter par le Sénat la déchéance de Napoléon Ier et se ralliant opportunément à la monarchie légitime, favorisa l’accession de Louis XVIII au pouvoir. Réintégré dans ses fonctions de ministre des Affaires étrangères par le roi, il négocia le premier traité de Paris (mai 1814) et connut son heure de gloire lors du congrès de Vienne (1815). D’une France accablée par la défaite, il réussit à faire surgir une France respectable et hautement considérée par ses vai