Fouché
Depuis l'ouvrage de Louis Madelin (1901) et celui de Stefan Zweig (quelque peu romancé), il n'y avait pas eu de biographie de Joseph Fouché. En se servant des Mémoires du duc d'Otrante, que Madelin n'avait pas utilisés et dont on sait maintenant qu'ils n'étaient pas apocryphes, et de documents souvent inédits provenant des Archives nationales et des Affaires étrangères, André Castelot renouvelle la connaissance de Fouché. Il nous fait partager le mélange d'horreur et de fascination qu'ont éprouvé ses maîtres, ses serviteurs, ses amis et ennemis devant ce personnage extraordinaire qui, régicide, déchristianisateur et massacreur, sut se rallier à temps aux ennemis de Robespierre avant de se rendre indispensable à Barras, à Napoléon et à Louis XVIII. Par son génie de l'intrigue, par son formidable réseau d'agents et d'espions, par son habileté, son cynisme, son intelligence politique et sa capacité à percevoir les fluctuations de l'opinion, il fut bien -la naissance en moins, le sang versé en plus- de la même veine que Talleyrand.