Louis-Philippe, le méconnu
Avec son art et son souci de faire vivre l'histoire pour la faire aimer du plus grand nombre, André Castelot conte la vie si fertile en rebondissements de notre dernier roi ; né en 1773, élevé parMme de Genlis, Louis-Philippe, fils aîné du futur Philippe Egalité, adhère aux idées révolutionnaires, entre au club des jacobins, se distingue dans les campagnes de 1792-1793 avant de passer à l'ennemi pour éviter d'être arrêté et, sans doute, guillotiné comme son père. Fils de régicide et donc détesté par les émigrés, Louis-Philippe, duc d'Orléans, sera un temps, sous un faux nom, professeur de lettres et de mathématiques dans un collège suisse. Puis il erre à travers l'Europe sous d'autres faux noms et séjourne aux Etats-Unis avant de s'installer en Angleterre. Rentré en France à la Restauration, tenu en suspicion par Louis XVIII et Charles X, il affiche, malgré son immense fortune, une simplicité bourgeoise qui est dans ses goûts. Fréquentant les libéraux et les milieux d'affaires, il en devient l'espoir. Porté au pouvoir par la révolution de 1830, proclamé " roi des Français ", Louis-Philippe Ier, le " roi bourgeois ", régnera pendant dix-huit années fort agitées sur le plan social et rythmées par sept attentats. Il fut aux prises avec une opposition constante mais si divisée (légitimistes, bonarpartistes, républicains) que, l'eût-elle voulu, elle aurait été incapable de le renverser. Comme il arrive souvent, c'est l'action d'un petit groupe d'émeutiers qui, en 1848, déboucha sur la révolution-surprise qui le détrôna ; Une révolution dont on dit - ce sera rappelé à propos de mai 1968 - qu'elle fut celle d'un pays qui s'ennuyait d'être en paix depuis trente ans.