Les Heures longues : 1914-1917
Un des rares ouvrages de Colette publiés pendant la Première Guerre mondiale et directement inspiré par le conflit. L’auteur y rassemble sous le beau titre des « Heures longues » des articles parus pour l’essentiel dans Le Matin, mais aussi dans La Vie Parisienne, EÎlsior et Le Flambeau.
Contrevenant à l’image d’une écrivaine indifférente à l’Histoire, le recueil témoigne de l’attention extrême de l’écrivaine aux différents aspects du conflit, telle qu’une femme, la plupart du temps retenue à l’arrière, pouvait les percevoir, qu’il s’agisse des portraits des gueules cassées alors qu’elle a accepté d’être infirmière au lycée Janson de Sailly, des scènes de guerre alors que bravant les interdictions elle a rejoint son mari Henry de Jouvenel à Verdun ou bien encore de l’Italie où elle a été envoyée comme correspondante.
Véritable « album de guerre », Les Heures longues se présente comme une série de croquis à l’eau-forte saisissant au plus près des visages, des paysages, et quelques scènes de combats vus de loin qui frappent le lecteur contemporain par leur refus du pathétique et du grandiloquent auxquels la littérature de guerre échappe rarement, privilégiant un regard à hauteur d’homme (ou de femme) sur le quotidien des français pendant cette période charnière de l’Histoire. Avec La Chambre éclairée (1921) et Une parisienne dans la Grande Guerre, Colette offre sur la Première Guerre mondiale un témoignage littéraire unique dont on n’a pas suffisamment souligné l’originalité.
Source : Société des amis de Colette