Le cygne noir
Laid comme un singe, un pou, une chenille ! " Ainsi sa propre mère, actrice célèbre et indifférente, juge-t-elle le héros de ce livre. Quant au père, il n'y en a pas eu : tout au plus un " donneur de semence " passager et oublié.
C'est pourtant vers ce père, dont il croit un jour retrouver la piste, que va se tourner Pierre Laurence, au sortir d'une enfance dorée et solitaire au bord du lac Léman. Des églises et des musées de toute l'Europe, où il cherche en vain le reflet qui ennoblirait sa laideur, sa quête le mènera à Paris, puis dans le Perche, où, après bien des surprises, il découvrira qu'il n'est pas, autant qu'il le croyait, indigne d'être aimé...
Avec pudeur et humour, aux antipodes de tout pathétique facile, le romancier des Années secrètes de la vie d'un homme nous livre ici, au gré d'une intrigue fertile en rebondissements, une émouvante méditation sur la solitude humaine, le besoin - et la crainte - que nous éprouvons tous du regard des autres.Il y a aussi le Sabatier désarçonné, fragile, solitaire, qui joue à cache-cache avec le temps en trompe-l'il et l'amour en fuite. C'est dans ce registre émouvant qu'évolue Le Cygne noir.Patrice Delbourg, L'Evénement du jeudi.