El Bronx
Revoici, après une longue, trop longue absence, le commissaire Isaac Sidel, personnage emblématique de Jerome Charyn qui lui a déjà consacré au moins huit livres. Désormais, il est maire de New York, apparemment « plus à l’aise en la compagnie des parrains de la Mafia que de celle de ses capitaines ». Quand l’histoire commence, Isaac, suivant une de ses bonnes vieilles habitudes, a disparu. Il est parti dans le Bronx, « ce quartier bouillonnant où coulent le sang et les larmes », à la recherche d’un gamin surnommé Aliocha, dont la spécialité est de peindre sur les murs la « tombe » virtuelle de ses condisciples morts dans la rue au cours de bagarres entre bandes rivales. Aliocha, que personne n’a jamais vu, est un véritable artiste, ses peintures, ses épitaphes, sont des œuvres d’art. Evidemment, quand Isaac et lui se rencontrent enfin, ils sont faits pour s’entendre…
Mais on ne raconte pas un roman de Jerome Charyn. On se laisse emporter, bousculer, on rêve, on rit, on pleure, avec Isaac que les gamins comparent à un gros nounours (Glock dans la poche quand même), avec Marianna, une coquine de douze ans qui se définit comme « éminemment kidnappable » parce que ses parents sont riches, et quelques vieilles connaissances, comme Barbarossa, le mari de Marilyn la Dingue, Marilyn elle-même, la fille d’Isaac, plus d’inoubliables enfants des rues.
Un roman court, percutant, un des meilleurs Sidel.