Mon livre surprise
Ma vie folle
Une femme dit un jour à un homme qu'elle l'aime moins : c'est le départ et l'obsession de Ma vie folle où, autour de cette déclaration accablante, Richard Morgiève revient sur toutes les déchirures de son existence, sujets déjà d'Un petit homme de dos (1988) et du très beau Sex Vox Dominam (1995). Sa mère morte d'un cancer lorsqu'il avait sept ans (et à laquelle le livre est dédié, "pour la remercier de tout ce qu'elle m'a donné en plus de la vie"), son père, suicidé au gaz lorsqu'il en avait treize rendent plus violente la peur de l'abandon, occasion de faire la preuve d'un lyrisme très cru qui ne craint ni les larmes, ni l'excès. Il y a un silence qui s'appelle la mort il fait peur à ceux qui comme moi s'étourdissent de mots j'aimerais ne plus avoir peur de la mort et surtout ne plus y penser comme à une solution. Écrire pour ne pas mourir devient ici le motif lancinant d'une littérature d'écorché vif, où la quête de la vérité ne cède jamais devant la violence de la voix... --Céline Darner