L'un s'appelle Baudouin van de Motte, l'autre Adolphe Monique. À la faveur d'un jeu de tarot, ils se rencontrent, partent en une quête de liberté qui les mènera de la ville à la montagne. Deux hommes, deux destins croisés, une soif de vivre à toute allure, contre l'ennui, l'immobilité, la mort? Deux mille capotes à l'heure est une fable provocatrice, à commencer par le nom de l'un des protagonistes, affublé d'un Monique bien féminin ! Richard Morgiève, plus que dans ses précédents romans encore (notamment Ton corps et Ma vie folle), joue sur les mots, sur les phrases longues, les relances de textures et de saveurs, laisse libre cours à une véritable diarrhée verbale. Ça file, défile, sautille, éclabousse jusqu'à donner l'impression de sortir de la page, jusqu'à donner le vertige. À la fin de ce tourbillon littéraire, au point final, on se demande encore ce qu'a bien voulu faire l'auteur. Il ne sert à rien d'étinceler, de briller dans le verbe. N'est pas Céline ou Bernhard qui veut? On le savait. --Céline Darner