Rapporter un mauvais manuscrit à quelqu'un qui comptait sur vous pour le placer chez un éditeur n'a rien de réjouissant. Francis Carco se rend néanmoins chez Evariste Cabrol et découvre avec une surprise ravie le cadre où vit ce vieillard raté dépourvu d'intérêt, ce cadre même qui l'a fasciné depuis toujours : le faubourg, la rue, une sorte de misère à odeur de pègre.

Est-ce cette atmosphère romanesque qui agit inconsciemment sur lui quand le hasard le remet en présence de Louise, la fille de Cabrol ? Sa curiosité est éveillée par cette jeune femme blonde aux yeux noirs, modeste et docile, qui semble sous la coupe d'un petit homme suspect aux mains énormes nommé Maurice. Que fait-elle? Travaille-t-elle dans un atelier, un bureau?

La vérité le surprend, il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit une habituée des maisons de rendez-vous, et sa réaction est de l'encourager à essayer de se sortir de là. Mais pour aider les gens faut-il encore bien les connaître. Francis Carco s'efforce à l'un et à l'autre - et le résultat, c'est La Rue, portrait d'une fille et d'un auteur en quête de documents.