Aimer, on en rêve quand on est potache sans trop savoir ce que c'est. Avec de la chance, l'apprentissage se fait auprès de quelque jolie personne et vous goûtez sans nulle peine à "la belle amour, l'amour qui trouble l'â-â-â-âme" comme chante un refrain du temps où Francis Carco n'avait pas encore vingt ans.

Après l 'accueillante Aline de "La Belle Amour" ,d'autres femmes plus et moins jeunes se succéderont. Léa, Janine ou la Laure de "trois jours et trois nuits" sont autant de souvenirs d'une jeunesse bohème et gaie. Désargentée aussi, témoin le "Noël sans neige" où une Leone providentielle fournit à point nommé des victuailles de fête. C'est au cours de sa vie de poète noctambule que Francis Carco a connu les autres _ l'Odette pathétique dans la déconfiture de ses projets "Pour sa fête", les bonshommes cyniques de "Un philanthrope", le naïf de "Puisque tu m'aimes" , les jobards de " A cause d'une femme" ou des personnages plus hauts en couleur tels la grande Marcelle et Jésus-la-Caille. La rencontre de "Seize ans plus tard" donne la mesure du talent qui insuffle à ces quatorze nouvelles, leur pittoresque et vaut à Francis Carco un juste renom.