La route des Indes, rappelle ici Paul Morand, n'est pas seulement un fabuleux itinéraire sinuant de Venise à Alexandrie, ou d'Akaba à Aden ; c'est un mythe aussi vieux que le voyage lui-même. Pour Hérodote déjà, l'Inde apparaissait comme le pays le plus célèbre et le plus riche de la terre. Et pour lui, pour les paons et les singes, pour la pourpre, les essences et l'or de Salomon, pour tous les parfums de la terre, l'Occident s'est ruiné comme on le fait pour une femme. Les Phéniciens ne vécurent-ils pas du transport de ces richesses que les Ptolémées allèrent chercher, plus tard, jusqu'à Singapour ? Aujourd'hui encore, l'évocation de la route des Indes ne constitue-t-elle pas un irrésistible appel au départ ?

C'est ce voyage magnifique que Paul Morand, l'un de nos plus grand écrivains voyageurs, reconstitue et raconte ici avec un talent étincelant et une invention jamais en défaut. Il met pour cela à profit six ou sept pérégrinations dans "Le Levant et l'Orient, en paquebot ou en avion, en auto ou en bateau volant, en chemin de fer ou en yacht".

Les amateurs de Morand -- ils sont nombreux-- tiennent ce récit publié en 1936 et jamais réédité pour l'un des meilleurs jamais écrit sur le sujet.

(Quatrième de couverture)