Feu M. le Duc
Des quatre nouvelles rassemblées dans Fin de siècle, ce n’est pourtant pas aux plus bariolées qu’iront mes préférences, mais bien à Feu Monsieur le duc, dont le décor se fait aisément oublier au profit du personnage qui s’y ébroue et qui y meurt après avoir pris soin de disperser une série de testaments et de codicilles contradictoires, conçus de façon à brouiller tous les siens. Devant ce duc d’Orgon, richissime eÎntrique, « indépendant de tout et de tous, sauf de la lune et de ses influences », on peut se demander, une fois de plus, s’il n’eût pas suffi d’un peu de discipline et d’application au peintre de mœurs que sait être M. Morand, pour devenir une sorte de La Bruyère plus acide que le Théophraste du grand siècle.
Pierre Assouline
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