Fermé la nuit

Paul Morand

Fermé la nuit
168 pages
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Popularité du livre : faible
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Une carrure de Cyclope, des cheveux trop foncés pour -ne pas être teints, de l'ampleur dans le geste et de l'emphase dans l'éloquence, tel se présente au premier abord le poète irlandais O'Patah. Il transforme sa chambre de palace américain en mansarde d'étudiant et fait passer un souffle épique dans le désordre sordide qu'il suscite : il joue à fond soi rôle de barde celte. Cabotinage ? Oui et non, Il se donne la comédie à lui-même autant qu'aux admirateurs de ses poèmes. Et sa passion pour Ursule n'a rien de factice. O'Patah est le premier des personnages hors série que Paul Morand a rencontrés au hasard de ses voyages pendant l' « entre-deux-guerres ». Leur génie est authentique sous des dehors frelatés et si ces créatures semblent marquées par le dieu du bizarre, c'est que la vie elle-même est bizarre. Avec Egon V. Strachwitz et ses serpents, Paul Morand croque l'Allemagne de 1920 comme il a esquissé l'Irlande en toile de fond derrière O'Patah, comme son ministre de la nuit de Babylone est une preste caricature de nos parlementaires ou l'histoire du Levantin Habib Halabi celle de la réussite. Comparses ou premiers rôles - qu'elles aient nom Ursule, Denyse ou Mrs. Harpye, - les femmes ne sont pas épargnées dans cette brillante galerie de portraits. Derrière chacun d'eux, les survivants de cette Belle Epoque internationale peuvent mettre des noms célèbres en leur temps.

Source : Le Livre de Poche, LGF

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