Vent d'ouest
Rien n'enchante Elizabeth, onze ans, dans la perspective de passer le mois d'août chez sa grand-mère.
D'abord, elle a l'impression d'être renvoyée, chassée par la naissance d'un petit frère qui occupe ses parents à temps plein. Ensuite, sa grand-mère habite une minuscule maison sans eau courante ni électricité, sur une île rocailleuse où il n'est même pas question de se baigner, sous peine de se transformer en congère.
Inutile de préciser qu'il n'existe, sur cette île, aucun magasin. Un vieux rafiot ravitaille les habitants en fonction des besoins, et ces habitants sont au nombre de cinq : Gran et la famille Herkimer, et dans la famille Hékimer, il a Aaron, cinq ans, que l'on surveille comme une grenade sur le point d'exploser.
Elisabeth se laisse propulser sans enthousiasme dans ce décor, prête à passer le mois le plus sinistre de son existence. Mais c'est compter sans Gran, une grand-mère qui dit des poèmes, raconte des histoires étonnantes, peint avec passion et porte sur toute chose un regard à la fois dur et bon, lourd d'un indéfinissable charme
. Peu à peu, sans même s'en apercevoir, Elizabeth se prend à aimer cette vie.
Jusqu'au jour où, toujours en avance d'une bêtise ou deux, Aaron disparaît...
Source : L'Ecole des loisirs