Talleyrand : Dernières nouvelles du Diable
"C'était un personnage étrange, redouté et considérable. Il s'appelait Charles-Maurice de Périgord ; il était noble comme Machiavel, prêtre comme Gondi, défroqué comme Fouché, spirituel comme Voltaire et boiteux comme le diable." (Victor Hugo, "Choses vues")
Après l’immense succès de son Talleyrand, Emmanuel de Waresquiel prolonge sa réflexion sur cette figure fascinante, amorale et géniale, en une série d’études nourries de sources nouvelles et inédites que l’on lira comme le complément indispensable à la biographie de l'homme d’Etat. Grand seigneur corrompu, cynique absolu, charmeur irrésistible, multiple, paradoxal et successif, ce diplomate au long cours, l'homme aux treize serments et le ministre d'un demi-siècle a tout négocié : la Révolution, l'Empire, les Bourbons, la paix, l'Europe, son mariage, sa fortune et jusqu'à sa mort.
Emmanuel de Waresquiel nous rappelle qu’au-delà des trahisons et des reniements, l’évêque défroqué fut un fils des Lumières, un libéral convaincu habité par l’idée que la raison devait toujours l’emporter sur les sentiments, et le calcul des possibles sur l’utopie. Il nous montre le diplomate en action, le manoeuvrier et le visionnaire, le négociateur de Presbourg, Erfurt, Tilsit, Paris et Vienne, le théoricien et l'inventeur du principe de légitimité. Il nous montre aussi l'homme d'affaires aux prises avec son "immense fortune". Il nous montre le formidable metteur en scène de son propre personnage, l'homme tapi dans son ombre, l’étiquette et les convenances comme l’intimité et l'abandon, le savoir-faire et le savoir-vivre. L'homme de fer, l'homme à la volonté absolue qu'a été Talleyrand, apparaît derrière les masques, la pudeur et les secrets, derrière la légèreté et la douceur de vivre. Un homme qui aura laissé la France moderne en héritage.
Docteur en Histoire, chercheur à l'École pratique des hautes études, grand spécialiste du XIXe siècle, Emmanuel de Waresquiel est, entre autres, l'auteur de plusieurs biographies : "Talleyrand, le prince immobile" (grand prix de la Fondation Napoléon en 2003), "Richelieu" (grand prix Gobert de l'Académie française en 1991), et d'essais dont une "Histoire de la Restauration" (Perrin, 1996) et "Cent-Jours, la tentation de l'impossible" (prix Chateaubriand en 2008). Son dernier livre paru chez Robert Laffont en 2010, "Une femme en exil", est consacré à une sculptrice romantique peu connue, Félicie de Fauveau. Il prépare actuellement une biographie de Fouché.
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Après l’immense succès de son Talleyrand, Emmanuel de Waresquiel prolonge sa réflexion sur cette figure fascinante, ténébreuse, tortueuse, immorale et géniale, en une série d’études que l’on lira comme le complément indispensable à la biographie du grand homme d’Etat. Virevoltant d’un monde à l’autre, grand seigneur corrompu, cynique absolu, maître espion et maître chanteur, diplomate hors pair qui négocia le Concordat et orchestra le Congrès de Vienne, monarchiste sous la monarchie, révolutionnaire sous la Révolution, bonapartiste sous Bonaparte, le « diable boiteux » a traversé les régimes et sauté les obstacles avec une souplesse, une intelligence des hommes et une rouerie à nulle autre pareille. Emmanuel de Waresquiel nous rappelle qu’au-delà des trahisons et des reniements, l’évêque défroqué fut, d’abord et surtout, un fils des Lumières, un théoricien libéral habité par l’idée que la raison devait toujours l’emporter sur les sentiments, et le calcul des possibles sur l’utopie. Il nous montre le diplomate en action, l’homme de paix et l’Européen, le confident du tsar Alexandre, le négociateur de Presbourg, Erfurt, Paris et Vienne. Il nous montre le formidable metteur en scène de son propre personnage, l’étiquette et les convenances, l’intimité et le charme, le savoir-faire et le savoir-vivre. Il nous montre, derrière les miroirs, derrière ses images innombrables, un homme extraordinairement complexe, paradoxal, pudique et secret, dont la destinée a profondément marqué l’histoire de la France moderne