Six oies cendrées

Henri Coulonges

Six oies cendrées
570 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
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2.91
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La guerre, on le sait depuis Clausewitz, est souvent "la continuation de la politique par d'autres moyens".

Avec ce roman, imposant, d'Henri Coulonges, on peut désormais la penser également comme la continuation de l'histoire de la littérature…

Rien a priori ne rapproche pourtant les protagonistes de ces événements survenant à Naples en 1943 : le colonel allemand Schlegel de la division Hermann Goering, Harry Hewitt, officier anglais du Field Security Service, son ami américain Paul Prescott en charge de la protection des œuvres d'art et des monuments sur zone de guerre.

Rien sinon leur admiration pour l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin– malheureusement située sur la ligne Gustav des troupes allemandes– et, pour Larry, la vénération qu'il porte au poète Shelley ayant vécu à Naples 125 ans plus tôt.

Croisement à multiples entrées des trajectoires de chacun et des ennuis de tous, Six oies cendrées se déploie alors, dans une langue parfois trop soutenue pour le contexte, comme un roman de guerre qui est aussi le prétexte à une quête littéraro-existentielle.

Toute l'intrigue part d'un livre (et y revient) : L'Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des toucans de Levaillant (1801), ouvrage qui n'est pas classé au bon endroit dans la bibliothèque de l'abbaye en passe d'être rasée par les alliés !

Un manuel d'ornithologie qui, en dépit de apparences, n'est pas sans entretenir quelque rapport avec la vie du poète anglais dont Larry cherche à établir la biographie et qui joue le rôle, en plein conflit de la Seconde Guerre mondiale, d'un beau "fouteur de merde" !

Avec le zeste qu'il faut de passions inabouties, Henri Coulonges compose là un livre captivant de part en part où la migration poétique des volatiles l'emporte sur la folie fratricide des hommes.--Frédéric Grolleau

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