La lettre à Kirilenko
Jeune officier de liaison rallié à la cause bolchevique, Maurice Pennetier arrive en janvier 1920 à Petrograd où il est chargé de veiller sur les intérêts français sous séquestre. Le froid, les épidémies, la famine ont décimé une population qui tente de vivre de façon précaire dans un climat de terreur. Dans le décor obsédant de cette ville frappée à mort, des péripéties inattendues vont peu à peu ébranler les convictions de Maurice et modifier son comportement. Tour à tour la découverte d'un Asile de France à la dérive où trente vieillards oubliés de tous s'efforcent de subsister; puis la rencontre d'une cantatrice de l'ex-théâtre Marienski qui fait appel à lui car, bien que protégée par le grand Chaliapine, elle se sent victime de menaces dont elle ne comprend pas la raison; l'amitié enfin pour deux compatriotes syndicalistes dont il apprendra bientôt la mystérieuse disparition.
Cherchant contre l'avis de tous à élucider cette dernière affaire, il affronte le chef de la Tcheka locale, Kirilenko, personnage occulte et redouté, et se trouve dès lors entraîné dans un vertigineux labyrinthe en compagnie d'Elena, l'émouvante cantatrice qui a peut-être surpris un secret trop lourd pour elle. Alors que tout les séparait, il se crée entre eux une étrange histoire d'amour, exaltée par la perception grandissante du danger qui les entoure. Mais n'est-il pas trop tard pour Maurice, la partie n'est-elle pas faussée, et la dernière arme dont il dispose - dérisoire comme un jouet d'enfant - lui suffira-t-elle?
Avec La Lettre à Kirilenko, Henri Coulonges nous donne un de ces grands romans où, emportés par le tourbillon de l'Histoire, luttent des personnages que l'on ne peut oublier.
Source : Le Livre de Poche