Qui se souvient de la mer
Une grande ville nord-africaine, des personnages patients, hébétés, toute une figuration mystérieuse, ensorcelée : une image apocalyptique de la guerre d'Algérie.
Le monde des profondeurs s'y réveille, la cité soumise aux forces imprévisibles et démoniaques, aux terreurs insurmontables, aux émerveillements cruels.
Les visages sont de pierre et de lichen et, au milieu des explosions, des cérémonies inexplicables, des hommes continuent à vivre, s'enfonçant de plus en plus dans la terre pour y retrouver une racine ou un sommeil.
Il n'y a plus de loi ni d'interdit, il n'y a plus de temps ni d'espace. Tout peut arriver. Et le héros lui-même le sait, déjà averti par certains signes, par le visage mouvant et bénéfique de sa femme Nafissa.
Ainsi Mohammed Dib a-t-il fixé et ordonné les cauchemars tout au long de ces pages qui constituent désormais l'un des grands classiques de la littérature algérienne.