Le Beau Rivage
Je ne connaissais pas la force de notre passion. Je mesure aujourd'hui seulement que les autres femmes n'ont été que des passantes. Toi, tu es demeurée en moi." Ainsi parle Henri Monti. Devant lui, une femme, proche de la mort, sa mère. Un fils peut-il accepter ce scandale insupportable : la disparition de celle qui lui a donné la vie ? Henri Monti refuse, s'obstine, raconte pour que sa mère vive encore.Alors le passé s'anime. Voici La Mora, une paysanne fière et courageuse qui, à la fin du siècle dernier, travaillait dur dans la plaine orageuse du Pô. Voici Giulio d'Albano, don Juan de province, artiste photographe, bohème et fantasque. Ce sont eux, La Mora et Giulio, qui vont donner naissance à Mafalda, la mère d'Henri Monti. La vie de cette jeune fille, Henri la reconstitue pas à pas, à Venise, à Paris, puis avenue de la Petite-Californie, au bord de la Baie des Anges, dans cette Nice dorée et rêveuse de l'entre-deux-guerres. Il dessine avec amour le portrait d'une femme, de ses illusions comme de ses renoncements, et sent qu'une vie d'homme n'est jamais que le long deuil de la mère. La sienne, déjà, s'éloigne. Ils n'iront plus ensemble jusqu'au Beau Rivage, cet hôtel de luxe de la Promenade des Anglais, mais aussi la plage où, enfant, il se baignait. Ce livre d'émotion et d'amour, en souvenir de Mafalda, sonne comme l'adieu toujours recommencé d'un fils à sa mère.