Du crépuscule à l'aube
Le hasard fait souvent mal les choses. Bien des accusés le sont à tort et bien des meurtres n'ont pas été voulus. Dans ce recueil, William Irish a le sens des coïncidences qui mènent .à la mort. Mort soupçonnée comme dans Meurtre au snack et L'Inspecteur n'aime pas se presser, mort camouflée en vie dans Danse macabre. Ces nouvelles ont pour décor l'hôtel minable, le dancing populaire, l'arrière-salle du commissariat. Pour époque, les années noires. Pour thème, l'amour, le malheureux traqué par des puissances qui lui échappent.
La première nouvelle, Du crépuscule à l'aube, qui donne son titre au recueil, nous en apprend davantage sur l'angoisse des années 30 que des volumes entiers d'histoire sociale. Celle intitulée Danse macabre est la vision fantastique d'une réalité sordide.
Dans L'Inspecteur n'aime pas se presser, le temps s'écoule par fraction de seconde, faisant croître le suspense à son paroxysme. Désespérance, extrême solitude et quelques lueurs de tendresse humaine, telle est l'atmosphère des nouvelles d'Irish qui eut le don de transformer ses années de misère morale, son enfer personnel, en une oeuvre littéraire bouleversante.