Mon livre surprise
Du passé faisons table rase !
Le Livre noir du communisme, publié en 1997 et traduit dans vingt-cinq pays, a ouvert un large débat international, accompagné d'inévitables polémiques. Aujourd'hui, ce nouvel ouvrage collectif, publié sous la direction de Stéphane Courtois, complète, prolonge et approfondit l'indispensable travail de bilan et d'analyse inauguré voilà cinq ans, en se consacrant spécifiquement aux crimes du communisme en Europe. Seize historiens et/ou témoins d'Europe et d'Amérique mettent au jour des tragédies qui trop souvent ont été sous-estimées, voire délibérément ignorées. Le voile est enfin déchiré : en Estonie, les "bataillons communistes de destruction" ont eu, pendant la guerre, droit de vie et de mort sur tous ceux qui leur tombaient sous la main. En Bulgarie, la population connut pendant des décennies la terreur de masse. En Roumanie, la prison de Pitesti fut, d'après François Furet, l'une des pires expériences de déshumanisation qu'ait connue notre époque : les tortionnaires exigeaient des détenus qu'ils torturent à leur tour, afin de leur dénier jusqu'à leur qualité de victimes. Sans parler des tortures physiques et psychiques menées avec zèle par la Stasi ou la Securitate. Face à un tel panorama de l'abominable, comment expliquer qu'à l'Ouest, et en particulier en France - avec une insouciance et une frivolité qui sont aussi la marque de notre eÎption culturelle -, la mémoire du communisme soit encore aujourd'hui glorieuse et son histoire apologétique ?