Le vieil homme et l'officier
Un vieil homme qui fut directeur d'une école primaire de Bucarest sous l'ancien régime, cherche à retrouver la trace de certains de ses élèves d'autrefois.
Il a cru reconnaître l'un d'eux devenu fonctionnaire de la police secrète, parvient à forcer la porte, évoque ces temps d'enfance qui sont " plus loin que l'Inde et que la Chine ". En vain, l'autre nie, l'éconduit. Mais un collège du policier a surpris le dialogue, qui l'intéresse. Il fait suivre le vieil homme qui sera dès le lendemain conduit au siège de la police secrète. Interrogé sur son ancien élève supposé, le professeur en vient à dresser un tableau de l'époque révolue qui, sans quitter le monde bien réel des fréquentations de jeunesse du fonctionnaire, prend les dimensions fascinantes d'un récit légendaire.
Le récit intéresse si fort le commissaire par les obscurités mêmes qu'il contient (et qu'il ne peut manquer de croire volontaires ) qu'il place en détention le vieil homme. On l'installe plutôt, dans les locaux de la police, on lui donne ce qu'il faut pour écrire, et on le prie de rédiger ses souvenirs. Ce qu'il fait, des semaines durant. Chaque jour, la ration manuscrite lui est retirée, remise aux responsables, avidement lue, étudiée.
De temps en temps, les lecteurs demandent à l'auteur des éclaircissements. De nouvelles digressions s'ensuivent... On le voit : ce sont Les Mille et Une Nuits, replacées dans l'univers stalinien.