Cosmologie et alchimie babyloniennes
L'herméneutique de l'univers religieux et des rites métallurgiques des Babyloniens et, plus largement, de l'alchimie en général était pour Mircea Eliade l'occasion d'exposer dans ce livre, dès 1937, les idées qui allaient devenir l'assise philosophique de toute son œuvre d'historien des religions : "Il s'agit d'une nouvelle méthode dans la philosophie de la culture. Le lecteur attentif peut d'ores et déjà entrevoir la nouveauté de notre méthode et la révolution qu'elle est appelée à introduire dans la compréhension de l'évolution mentale humaine. On a certes remarqué que les grandes découvertes - la métallurgie, l'agriculture, le calendrier, la 'loi', etc. - avaient notablement modifié la condition humaine. Mais on n'a pas compris la dynamique intime de cette modification et ses implications cosmiques. En effet, avec chaque nouvelle découverte fondamentale, l'homme ne se borne pas à élargir la sphère de sa connaissance empirique et à renouveler ses moyens de vivre, il découvre un nouveau niveau cosmique, il fait l'expérience d'un autre ordre de la réalité." Et Mircea Eliade de conclure : "En parachevant la nature, l'homme visait à se parachever lui-même. Tel est le sens de toute 'magie' : accéder à la perfection et à l'autonomie en se servant de l''exemple'et des 'forces'du Cosmos." »
Alain Paruit.