Isabel et les eaux du diable
Mircea Eliade avait tout juste vingt-deux ans quand il se lança dans l'écriture de ce roman. Elle témoigne donc logiquement des tâtonnements métaphysiques et existentiels du jeune homme - Si je comprenais tout ce que j'écris, pourquoi écrirais-je ?" - mais aussi, déjà, de certains des thèmes autour desquels il bâtira beaucoup plus tard son œuvre d'historien des religions : la survivance du commun dans le surnaturel, comment le sacré se cache sous le profane. On y découvre aussi, sans que jamais la fiction soit prise pour la réalité, des fantasmes inattendus : possédé par le démon, le narrateur, jeune Européen qui habite Calcutta dans une pension de famille, tente de violer l'une des filles de sa logeuse, apprend l'orgasme à une autre, veut participer aux ébats de ses amies lesbiennes et finit, lassé de savoir qu'Isabel s'adonne au plaisir solitaire, par la pousser dans les bras du premier venu.