La chair et le bronze
Le fait est historique : il est attesté par Pline l'Ancien dans son "Histoire naturelle", qui nous donne même le nom du sculpteur: le Grec Zénodore, célèbre en son temps ; non moins certaine que son érection est la destruction de la statue, trois cents ans plus tard, sous les coups des Barbares - nulle trace n'en est demeurée, et c'est pourquoi nos manuels n'en font pas état.
Dans ce grand vide de l'Histoire, l'imagination du romancier pouvait se donner libre cours : c'est ce qu'a fait Michel Peyramaure avec la puissance qu'on lui connaît.
La chair et le bronze est donc un roman. Le héros en est Zénodore, ce Grec paillard et génial, d'un tempérament et d'un caractère eÎptionnels, que rien ne fera dévier de sa route.
Autour de lui grouille toute la société provinciale de l'époque : les fonctionnaires romains, les notables gaulois, les soldats et les prêtres, la foule des artisans, des ouvriers et des esclaves que la folle entreprise mobilise, et les femmes (fines et passionnées, elles ont la tendresse de la chair dans cet univers voué au bronze) - tout un monde qui singe Rome jusque dans ses vices, tandis que, dans les forêts d'alentour, quelques Gaulois irréductibles entretiennent l'esprit de résistance.
Travaux et combats, fêtes et amours : pendant dix années, l'exploit de Zénodore fera du cœur de l'Auvergne un extraordinaire théâtre.
Michel Peyramaure nous transporte ici dans la Gaule romaine du premier siècle, pour nous faire vivre une extraordinaire aventure : la construction de ce qui fut la plus grande statue du monde, celle de Mercure élevée au sommet du Puy de Dôme sous les règnes de Claude et de Néron.
Désormais, personne ne pourra plus s'élever sur les flancs du Puy de Dôme sans imaginer le gigantesque Mercure de bronze, qui se dressa en ce lieu, tout proche du temple dont on voit encore les ruines.