Fleur d'Épine
Fleur d'épine est l'évolution d'un groupe d'hommes réunis par les circonstances.
Un hameau corse, perdu dans sa pauvreté qui le réduit à trois «casettes» de mille pierres sèches, qui réduit ses orgueilleux paysans à peupler les soirées d'hiver des rêves d'une hypothétique place de cantonnier, de gardien de prison, de gendarme. Ce hameau s'appelle Finucchietta, et ses enfants, obligés de
quitter le maquis natal, ont trouvé de l'embauche à Paris, à Fresnes, à Dakar. En exil. Ils retournent chaque été dans leur village, pour les vacances. Le roman tient tout entier dans cette rencontre d'un mois entre les Finucchiettois des villes et les Finucchiettois des champs. Dans cette ambiance, l'amour écorché de l'étudiant nourri de légendes et de la petite paysanne droite et terriblement matérielle, est une des branches maîtresses du grand feu des veillées. Les personnages s'entrechoquent, toujours partagés entre un fabuleux atavisme de
révolte et d'orgueil, et des préoccupations humbles et menues.
La corruption, les combines électorales n'épargnent rien, ni la grandeur ensoleillée de l'«Operata», ni l'amour de Laurent et de Dolinda. Et la petite Corse de notre temps n'aura que sa mort pour prouver que l'île de Beauté, que le pays des vendettas, des bandits d'honneur, n'est pas mort.
Dans ce roman, rien n' est décidé d'avance et le grotesque y côtoie en permanence l'émotion. Nous sommes loin des poncifs à sérénade ou des «histoires corses».