Faux
Faux-jour
Pour le petit Jean, orphelin de mère, la vie s'écoule, monotone et triste, entre le lycée et l'appartement de sa tante.
Mais une secrète attente illumine sa vie. L'attente d'un père parti faire fortune en Amérique et dont le seul nom évoque pour lui la fantaisie, l'enthousiasme, l'aventure. Aussi quel bonheur lorsque le " père prodige " revient à l'improviste et annonce à son fils qu'ils vivront désormais ensemble ! C'est le début d'une lente découverte mutuelle et d'une inévitable confrontation père-fils
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- Le vivier
Un huis-clos à cinq personnages., une sorte de pièce de théâtre, celui des émotions masquées, des désirs refoulés.
Dans chaque scène un, deux, rarement trois personnes échangent un dialogue décalé, froid, banal pour mieux contenir le torrent de rancœurs, de calculs et de lâchetés qui les rongent. Et puis tout à coup, l'explosion, la fureur des non-dits qui submerge, ravage, détruit. L'irrémédiable des mots prononcés a lieu et, s'il laisse place à nouveau au calme, l'équilibre de la relation dominant-dominé est rompu. Un transfert s'opère alors entre les acteurs de ce vivier et cette vieille femme qui tyrannisait une aussi vieille fille soumise jusqu'à la veulerie, se retrouve prise au piège, totalement dépendante de ses sentiments envers un jeune homme oisif, falot et sans volonté. Quelle précision met Henri Troyat à décrire par le menu la nature des émotions qui envahissent tour à tour ses personnages et les manifestations physiques qu'elles engendrent! un raffinement de détails nous transporte dans le cœur même de chacun d'eux. Sans qu'il n'en soit jamais prononcé le nom, c'est bien de souffrance dont il s'agit, celle de ces êtres que leur univers étriqué oblige à concentrer sur un seul individu toute la violence de leurs sentiments. Aucun d'entre eux n'est vraiment sympathique, pas même la bonne muette qui fait les frais des caprices de ses patrons. Pourtant on se surprend à éprouver pour chacun de la compassion: allons, soyons honnête, qui n'a jamais fomenté de plan plus ou moins scabreux envers un de ses congénères pour parvenir à ses fins! Qui n'a jamais tenté de manipuler l'autre? Le talent de Troyat à démontrer la complexité de ces comportements nous rendrait presque indulgent envers nous-même face à ce terrible constat!
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- Le mort saisit le vif -
Jacques Sorbier a épousé la veuve d'un ancien camarade de lycée et publié sous son propre nom le roman qu'il avait écrit. Il va gagner ainsi le bonheur et la célébrité. Pas pour longtemps, car le mort va se venger.
Jacques SORBIER, 32 ans, est journaliste. Le hasard veut qu'il rencontre Suzanne, la veuve d'un ancien camarade de lycée le docteur Georges GALARD. Il ne tarde pas à tomber amoureux de Suzanne et il l'épouse. Avide de célébrité, il n'hésite pas à publier sous son propre nom, la Colère, le manuscrit laissé par le Dr GALARD. L'ouvrage remporte un grand succès; SORBIER devient célèbre et rien ne semble plus pouvoir s'opposer à son bonheur et à sa réussite. Une suite d'événements va peu à peu, cependant, faire de ce gagnant un homme perdu. Mystérieusement, l'homme dont il a volé la mémoire se venge, le mort "saisit le vif". Ainsi Jacques SORBIER va-t-il connaître un enfer, perdre sa réputation littéraire, la femme qu'il aime, se retrouver seul. Ecrit à la première personne, ce livre est la terrible confession de Jacques SORBIER.
Henri TROYAT nous la livre avec ce sens dramatique, cette acuité et cette vérité psychologique qui font de lui l'un des maîtres du roman contemporain.
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La tête sur les épaules
Deux personnages au premier plan : Etienne Martin, jeune étudiant passionné de philosophie, et sa mère, Marion, femme fraîche, jolie, délicate, qui songe à refaire sa vie.
En effet, son mari a divorcé, alors que leur fils était âgé de six ans à peine. Il s'est totalement désintéressé de l'enfant et a trouvé la mort, en 1945, dans un accident de voiture. Telle est du moins la version officielle.
Mais soudain, par l'effet du hasard, Etienne apprend qu'il s'agit là d'une invention charitable de sa mère. La réalité est toute autre. Louis Martin a été jugé et exécuté pour meurtre. Sous l'Occupation, il s'était spécialisé dans le travail de passeur de frontières et plusieurs malheureux ont été tués et dévalisés par lui en cours d'expédition. Atterré par la révélation, le jeune homme sent que sa raison d'être, sa façon de vivre sont menacées par la faute d'un individu dont il ne sait presque rien.