Alexandre II : Le Tsar libérateur

Henri Troyat

Alexandre II : Le Tsar libérateur
254 pages
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Alexandre II régna sur son immense empire à partir de 1855. A la vérité, il fut élevé pour la place qu'il devait occuper à la tête de la Russie.

Nommé général major à dix-huit ans, à vingt et un ans, il entrait au Conseil d'État. Et, à vingt-deux ans, il était prié de prendre part aux réunions des ministres.

Une seule fois, il n'a pas agi comme hériter du trône et a dérogé à son rang. Alors qu'il assistait à une représentation théâtrale, Alexandre, alors agé de quarante ans, vit une charmante jeune fille de quinze ans. Ce fut le coup de fondre. Il proclama sans ambages qu'il avait trouvé son épouse et qu'il n'en voulait point d'autre. Le couple impérial vivait un parfait amour. "Katia", Catherine Dolgorouki, elle deviendra son égérie.

L'Assassinat du tsar libérateur

Outre le manifeste historique de 1861 sur l'abolition du servage (décrété deux ans avant la libération des esclaves aux États-Unis), Alexandre II avait instauré d'autres réformes importantes : la création d'une cour d'assises, l'autonomie limitée des villes et des provinces, la libéralisation de la presse (notamment des publications radicales), l'accès aux universités pour les classes inférieures, l'élargissement des droits de la femme, des minorités nationales et religieuses, l'abolition des châtiments corporels. Le 1er mars 1881, le tsar devait signer la charte constituxadtionnelle, qui prévoit le principe de la représentation nationale et devait être approuvée par le Conseil des ministres, trois jours plus tard.

Mais avec une insouxadciance merveilleuse qui lui rappelle sa jeunesse et son brillant passé de cavalier, il se rend au manège Michel pour assister à la relève de la garde. Il est redevenu jeune homme, il est gai, il ressent les effets d'une jouxadvence inattendue. La vie lui offre une récréation qu'il dédie aussitôt à son amour pour Catherine.

Le carrosse d'Alexandre II, escorté de sa garde, allait au Manège, situé près du palais Michel, au palais d'Hiver. Sur le quai, deux membres de l'organisation terroriste l'attendaient. ignal au moment où s'approcherait le cortège impérial. agitant un mouchoir. L'un d'eux lança sous les roues du carrosse un paquet de papier contenant une bombe. Le carrosse fut renversé par l'explosion, des gardes furent blessés. On arrêta immédiatement l'auteur de l'attentat.

L'empereur sortit indemne du carrosse à moitié détruit. "Grâce à Dieu!", dit-il. "C'est vite dit", répliqua le terroriste. Arrivé tout près, un autre terroriste lança une bombe sur l'empereur.

Après sept tentatives manquées, la huitième avait donc atteint son objectif. Alexandre eut les deux jambes arrachées. Transporté au palais d'Hiver, il succomba quelques minutes plus tard à ses blesxadsures. Catherine restera plusieurs heures prostrée devant le cadavre d'Alexandre II, baisant ses mains intactes en murmurant tout simplement son diminutif :

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