Traité du rebelle
J'ai traduit par "Rebelle", faute d'un équivalent français tout à fait e¬t, le mot allemand de Waldgänger, emprunté lui-même à une coutume de l'ancienne Islande.
Le proscrit norvégien, dans le haut Moyen Age scandinave, avait " recours aux forêts " : il s'y réfugiait et y vivait librement, mais pouvait être abattu par quiconque le rencontrait. Il serait aussi facile que vain de citer les " Rebelles " qui, à diverses époques, ont élu la solitude, la misère et le danger, plutôt que de reconnaître une autorité qu'ils tenaient pour illégitime, Robin Hood et ses compagnons, le Grand Ferré, les Camisards, et bien entendu les Résistants de la dernière guerre.
Le Partisan est le Waldgänger oriental, comme le Maquisard est le Rebelle du Midi. Tous ces termes eussent fixé l'esprit du lecteur sur une réalité historique, alors que le Waldgänger de Jünger est une " figure ", au sens que notre auteur donne à ce mot : intemporel, de sorte qu'il peut et doit être actualisé à tout moment de l'histoire.