Splendid's suivi de 'Elle'
Quel contraste entre Splendid's et "Elle", les deux pièces posthumes de Genet ! La première est sérieuse et collet monté, à l'instar des gangsters qui, juste avant l'assaut de la police, occupent le palace du Splendid's et règlent leurs comptes avec eux-mêmes et leur passé de faux héros. Dans "Elle", un personnage étrange qui n'est autre que le pape virevolte, lancé, les fesses à l'air, sur des patins à roulettes ! Est-ce une farce pour autant ? Nullement : c'est peut-être la pièce de Genet la plus réfléchie sur les notions d'être et de paraître, d'image et de réalité. Dans les deux oeuvres, en fait, Genet ne cesse de creuser, en termes concrets de théâtre, ce que fiction veut dire, à la fois comme mensonge et comme construction de soi.