Solo est le nom de baptême de l'humanité. Ce patronyme, chacun s'empresse de le rejeter sitôt entré dans la vie, pour choisir un nom de guerre qui lui permettra de se lancer dans la mêlée et de conjurer la malédiction de son nom primitif.

Les personnages de ces nouvelles ont oublié de déchirer l'acte de naissance qui les désigne comme des Solo. Ces textes sont des récitals de solitude. Il n'y a pas de virtuose, pas de diva. Personne pour déclamer son rôle avec des trémolos dans la voix. Ce sont des chants qui restent en travers de la gorge, des télégrammes balbutiés devant un guichet fermé, des timbres sur une enveloppe sans destinataire. Mais chacune de ces brèves confessions est aussi une goutte d'ivresse, une perle de sang, une larve cristallisée, un concentré de poison, un poing fermé sur un dernier secret.