Héroïnes
Elles sont trois femmes qui incarnent le Vietnam en exil. La première est une maquisarde, combattante anti-impérialiste pendant la guerre américaine, devenue opposante une fois la paix revenue dans son pays, désormais gouverné d'une main de fer par ses anciens compagnons de lutte, idéalistes convertis à la realpolitik. La deuxième est une chanteuse flamboyante, surnommée la "mante religieuse", célèbre autant par ses frasques, le nombre de ses amants, que par ses couplets sentimentaux (réfugiée aux États-Unis puis à Paris, elle se flatte de représenter ce qui reste du glorieux Vietnam d'avant la capitulation de Saïgon devant l'armée communiste en avril 1975). La troisième, enfin, se révèle une belle égarée, demi-sœur de la fameuse chanteuse, autour de laquelle plane un mystère au parfum de scandale.
Ce sont les trois héroïnes d'un roman que se racontent un étudiant amoureux de la littérature de Kafka et une photographe, tous deux des Vietnamiens nés en Europe (lui en Suisse romande, elle en France), tous deux engagés dans une correspondance sans s'être jamais rencontrés.